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Les 27 Etats membres de l’Union européenne sont favorables à une nouvelle loi « urgente » sur l’immigration afin « d’accélérer » les expulsions de migrants en situation irrégulière, ont-ils annoncé à l’issue d’un sommet à Bruxelles ce jeudi 17 octobre.
Le Conseil européen « invite la Commission européenne à soumettre une nouvelle proposition législative » en « urgence », selon des conclusions adoptées lors de ce sommet rassemblant les chefs d’Etat et de gouvernement.
Cinq mois seulement après l’adoption du pacte sur l’immigration, les leaders européens souhaitent déjà sur un nouveau durcissement de la politique migratoire.
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Débats sur les « hubs de retour »
Les expulsions de migrants en situation irrégulière « sont le chaînon manquant » de la politique migratoire européenne. « Nous devons sortir des sentiers battus », a plaidé le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis à son arrivée, avant le sommet.
Les dirigeants européens devaient notamment débattre de la proposition inflammable de « hubs de retour », des transferts de migrants dans des centres d’accueil de pays tiers, comme commence à le faire l’Italie de Giorgia Meloni en Albanie.
Ces centres ne sont qu’une « goutte d’eau » et ne représentent « pas une solution » pour des « grands pays » comme l’Allemagne, a évacué le chancelier Olaf Scholz, en se présentant devant la presse. L’Espagne s’y oppose, pendant que la France, prudente, invite à « favoriser les retours lorsque les conditions le permettent », « plutôt que d’organiser des retours dans des hubs en pays tiers », selon l’Elysée.
La discussion est « très vague et préliminaire », il n’y a « pas de plan » sur ces hubs, avait prévenu avant le sommet un diplomate européen.
42 % de passages clandestins en moins
En mai, l’Union européenne a adopté le pacte migration et asile, censé entrer en vigueur mi-2026, avec un durcissement du « filtrage » aux frontières et un mécanisme de solidarité entre les 27 dans la prise en charge des demandeurs d’asile. Des pays comme l’Allemagne et la France plaident pour accélérer sa mise en place.
Les questions migratoires reviennent bousculer l’agenda, poussées notamment par les partis d’extrême droite, en progression dans de nombreux pays d’Europe.
Ce durcissement du ton intervient alors que le nombre de passages clandestins détectés aux frontières de l’Union européenne a baissé de 42 % sur les neuf premiers mois de 2024 comparé à la même période de l’année précédente, selon l’Agence européenne de surveillance des frontières Frontex.