(Victoriaville) Les Québécois doivent se faire confiance et retrouver « l’estime de soi » pour faire la souveraineté, croit Paul St-Pierre Plamondon, qui admet qu’il n’existe pas de « formule magique » pour faire monter les appuis à l’indépendance, à 37 % selon le dernier sondage Léger.
« Je ne blâme pas les Québécois et les Québécoises, c’est un peu miraculeux comme peuple d’avoir survécu à un régime colonial qui parle une autre langue, et [d’avoir] trouvé le moyen d’exister pareil, mais au final, ç’a sûrement de l’impact sur notre capacité à se percevoir comme un peuple normal, capable d’autonomie », a expliqué le chef du Parti québécois (PQ) lors d’une assemblée citoyenne à Victoriaville, samedi.
Paul St-Pierre Plamondon a affirmé que « comme peuple, on va être devant le miroir très bientôt » alors qu’il promet de tenir un référendum dans un premier mandat d’un gouvernement péquiste. « Vous allez voir qu’on va revenir [à la question fondamentale] […] : est-ce qu’on est prêts à se faire confiance ou si on accepte notre déclin ? », a ajouté le chef péquiste devant une salle comble de quelque 250 sympathisants.
L’évènement, qui s’est tenu en marge du Conseil national du Parti québécois ce dimanche, était ouvert à toute la population. Le chef a répondu aux questions du public pendant près de deux heures.
M. St-Pierre Plamondon répondait d’ailleurs à un militant qui lui demandait son « plan de match » pour faire grimper les appuis à la souveraineté. Même si le Parti québécois caracole en tête des sondages, seulement 37 % des Québécois voteraient Oui à un référendum, selon le sondage Léger publié mercredi dans les médias de Québecor. Autre voyant rouge : le quart des électeurs péquistes sont contre le projet d’indépendance.
« Quand je vois les intentions de vote à ce moment-ci, ça me réjouit, mais quand je vois dans les mêmes statistiques la faiblesse de l’appui à l’indépendance, ça m’inquiète », a lancé René Joyal, de Victoriaville.
Ce que je sais, c’est que l’appui au Parti québécois a augmenté de manière fulgurante. On ne l’a pas prévu, on ne l’a pas forcé, on a juste fait notre boulot […] et on pense la même chose sur les sondages sur l’indépendance du Québec.
Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois
Il a admis que des sympathisants, qui disent le voir comme futur premier ministre du Québec, lui demandent parfois de « laisser faire le référendum ». « Je leur réponds la chose suivante : […] si vous trouvez qu’on est intelligents et pertinents sur l’ensemble des sujets, ayez une petite pensée sur le fait que peut-être qu’on est pertinents et intelligents sur l’essentiel », a-t-il dit.
En mêlée de presse, il a résumé sa pensée en rappelant qu’un « moment historique » attendait le Québec.
« C’est vraiment de dire : est-ce qu’on se fait confiance ou est-ce qu’on poursuit dans l’absence d’estime de soi ? […] Il y a des questions fondamentales entre le mensonge et la vérité, entre la confiance en soi et la non-estime de soi, qui vont ressurgir, qui ne sont pas politiques, qui touchent à des choses beaucoup plus profondes », a-t-il expliqué.
M. St-Pierre Plamondon a par ailleurs prédit que le groupe qui soutiendra le plus l’indépendance sera les 18-35 ans. « Quand je vais dans les universités, dans les cégeps, on voit que la possibilité d’écrire un nouveau chapitre dans notre histoire et de bâtir un véritable projet de société vibre énormément », relate-t-il. Il aura fort à faire : le dernier sondage Léger indique que ce groupe d’âge voterait Non à 58 %.
Santé
Le Conseil national du Parti québécois se tient ce dimanche sous le thème de la santé. Un panel d’experts, qui comprend l’ancienne candidate vedette de Québec solidaire, la Dre Mélissa Généreux, abordera notamment l’importance de la santé publique et de la prévention. En entrevue avec La Presse cette semaine, cette dernière, qui n’est plus active chez les solidaires, s’est dite séduite par les idées de Paul St-Pierre Plamondon.
Les péquistes ont choisi de tenir leur conseil national à Victoriaville, dans Arthabaska, parce que ce château fort caquiste clignote sur l’écran radar. La circonscription sera laissée vacante par l’ex-caquiste Eric Lefebvre, qui démissionnera lors du déclenchement des élections fédérales pour être candidat dans l’équipe de Pierre Poilievre.
Samedi, Paul St-Pierre Plamondon a affirmé qu’il veut remporter le siège d’Arthabaska. Certains ont déjà levé la main pour être candidats, a-t-il précisé.