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La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a réaffirmé, vendredi 15 novembre à Besançon, l’opposition de la France à l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, alors qu’Emmanuel Macron entame samedi une tournée en Amérique latine.
« J’ai entendu l’inquiétude croissante sur le Mercosur et je continue de répondre avec la même détermination », a lancé Annie Genevard dans un discours au salon de l’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté, où elle a été bien accueillie à trois jours d’une mobilisation attendue du monde paysan.
« Nous y sommes fermement opposés et les positions françaises sont alignées. On ne transige pas sur la souveraineté et on ne livre pas en pâture à la compétition internationale des filières qui font notre fierté », a assuré la ministre, ancienne députée du Doubs.
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L’accord en perspective avec l’Amérique du Sud, particulièrement la hausse des importations de viande d’Argentine et du Brésil, est l’un des motifs de la mobilisation des agriculteurs attendue dans toute la France à partir de lundi.
« On se bat comme des fous pour empêcher l’adoption de cet accord »
Interpellée par une éleveuse, Annie Genevard a répondu : « On se bat comme des fous pour empêcher l’adoption de cet accord, d’abord parce que ça amènerait des quantités de productions, qui concurrenceraient nos propres productions », et qui sont « faites avec des substances qui sont interdites en Europe depuis des décennies et puis au prix de la déforestation ». « Donc ça fait trois raisons pour lesquelles on ne peut pas être d’accord avec le Mercosur ».
Les syndicats agricoles français sont catégoriquement opposés à la signature de cet accord, négocié depuis des décennies entre l’UE et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie). La commission de Bruxelles semble déterminée à signer un accord avant la fin de l’année.
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Les paysans français craignent de faire les frais d’un accord qui permettrait à des pays comme l’Allemagne de vendre des voitures, au détriment, et pressent le gouvernement français de rallier une majorité de blocage.
A propos de la mobilisation agricole du début de l’année, Annie Genevard a assuré : « J’ai eu à cœur d’honorer les engagements qui ont été pris auprès de vous il y a 10 mois ». « Ces engagements sont tenus dans le budget 2025 : il y a 300 millions d’euros d’allègements de charges et de fiscalité », pour les agriculteurs.