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JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Photo d’illustration du logo Lacatlis au siège du groupe à Laval, dans le nord-ouest de la France.
AGRICULTURE – Une bonne nouvelle en pleine crise agricole. Alors que les syndicats d’agriculteurs ont repris les actions coups de poing pour exprimer leur colère, notamment contre le projet d’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur, un accord de revalorisation du prix du lait a été conclu ce vendredi 15 novembre entre le groupe laitier Lactalis (Président, Lactel, Bridel) et les éleveurs.
« Cet accord permettra à Lactalis France d’entrer au plus tôt en négociations commerciales au niveau national avec la grande distribution », ont écrit dans un communiqué commun le premier groupe agroalimentaire français et l’organisation rassemblant la majorité des éleveurs qui produisent le lait de ses fromages et yaourts (Unell).
Ils expliquent avoir « acté (…) une nouvelle revalorisation de la matière première agricole », de +10 euros les 1 000 litres, à l’intérieur de la formule de calcul déterminant le prix payé aux éleveurs. En clair : grâce à ce nouvel accord, les éleveurs recevront 10 euros supplémentaires pour chaque 1 000 litres de lait qu’ils vendent à Lactalis. Une bonne nouvelle dans un contexte d’inflation, qui vient alourdir leurs charges.
« Cette décision aura un impact positif sur la rémunération des producteurs », ajoutent l’Unell et Lactalis, sans donner d’estimation du prix final pour l’éleveur, qui dépend de la valeur donnée à la production agricole mais aussi des prix auxquels Lactalis vend à d’autres industriels, à l’export… Lactalis avait par ailleurs annoncé fin septembre qu’il allait réduire sa collecte de lait en France, et donc se séparer prochainement d’environ 300 fournisseurs, dans l’optique de mieux payer chaque tonne de lait.
Les agriculteurs réclamment des prix plus justes
Cette communication intervient à quelques jours d’une mobilisation nationale des syndicats agricoles FNSEA et JA qui réclament notamment des prix rémunérateurs. Les syndicats demandent depuis des mois que les industriels du lait se mettent d’accord avec les producteurs sur un prix d’achat avant de commencer à batailler avec les enseignes sur les tarifs des produits.
Chaque année, les négociations commerciales annuelles agitent l’écosystème agroalimentaire pendant plusieurs mois. Les agriculteurs refusent que la volonté de la grande distribution de payer le moins cher possible se répercute en bout de chaîne sur leurs revenus. En début de semaine, soucieux d’afficher son soutien au monde agricole, le distributeur alimentaire français Les Mousquetaires/Intermarché a affirmé qu’il ne commencerait aucune négociation avec les industriels laitiers « tant qu’aucun accord » avec les producteurs de lait « ne sera conclu ».
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