Tests auto. Avec son EV3, Kia veut rendre ses concurrents jaloux

Cette route qui longe l’Atlantique au nord de Cascais voit défiler depuis des années, des cortèges de nouveautés. Pourtant au passage de l’EV3 voilée d’un bleu aérien ou d’un vert verveine, les teintes élues pour la présentation internationale du modèle, les regards se tournent, curieux et, semble-t-il, plutôt séduits. Dans le silence qui a remplacé les « bandes-son » d’hier et qui accompagne désormais le monde de l’automobile, la nouvelle ambassadrice de Kia semble effleurer le ruban, à peine troublé par les hautes vagues qui viennent sans faillir se casser sur les rochers.

Il y a quelques jours, lors du baptême de ce « B SUV » (ou « C SUV » les avis ne sont pas formels) au Mondial de Paris, Marc Hedrich le président (français) de la marque en Europe avait longuement insisté sur l’importance de cette nouveauté très attendue pour le constructeur. Fabrice Martin-Blas qui dirige Kia dans l’Hexagone insiste à son tour sur le véritable « virage » que représente cette nouveauté. « C’est la pierre angulaire de notre nouvelle stratégie » affirme-t-il.

Promesses tenues

Fruit de la philosophie maison « Opposites United » traduite par « l’alliance des contraires », EV3 donne un gentil petit coup de vieux au Niro (rassurez-vous, très apprécié, il reste au catalogue) et affiche fièrement son costume futuriste sans le moindre clin d’œil vers la nostalgie. Il avoue sans détour sa « filiation » avec l’EV9 salué à sa sortie pour son design et son contenu high-tech. Un moteur, trois finitions (EV3, Earth, GT-Line) et une autonomie annoncée à 600 kilomètres. Même si nous n’avons pu le constater lors de nos boucles portugaises, les chiffres fournis par l’ordinateur (à peine plus de 15 kWh/100 km en moyenne) semblent indiquer que l’objectif est vraiment réalisable. Comme promis le prix de base reste affiché sous les 36 000 € (version 58,3 kWh) et pas beaucoup plus de 40 000 € pour la 81,4 kWh que nous avions en main.

Un positionnement presque agressif en tout cas savamment calculé pour faire hésiter les plus fidèles clients de la concurrence. Chef de produit, Benjamin Chemana précise « le fort potentiel de conquête du modèle et la réelle opportunité de croissance qu’il représente pour la marque », en rendant la (très jolie) clé, nous étions plutôt convaincus nous aussi.

D’abord, trouver le bouton…

Le plus délicat au démarrage, c’est de trouver le bouton (bien caché sur un commodo… derrière le volant), après, ça va tout seul. L’EV3 est évidemment très à l’aise en ville avec une bonne visibilité et une maniabilité sans l’ombre d’un reproche, mais accepte de hausser le ton sans effort perceptible dès que l’on passe sur des routes plus sinueuses et plus vallonnées.

Tout se passe très bien, mais pour le dynamisme pur, il vaudra mieux aller voir ailleurs. Pas de miracles les portions de revêtement en très mauvais état se traduisent par quelques « solides » secousses mais le confort reste excellent dans l’ensemble.

Le moteur électrique de 204 ch positionné sur l’essieu avant est alimenté par une batterie de type NMC proposée en deux niveaux de capacité dont une de 81,4 kWh une valeur qui va rendre jaloux les autres constructeurs et qui conduit à la fameuse promesse des 605 kilomètres d’autonomie. Puissance suffisante, récupération optimisée (palettes au volant efficaces et e-Pedal), l’EV3 ne craint pas grand monde sur ce terrain-là. La voilà partie pour de belles aventures…