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Rashida Tlaib, l’élue d’origine palestinienne qui illustre la faiblesse de Kamala Harris

Rashida Tlaib, l’élue d’origine palestinienne qui illustre la faiblesse de Kamala Harris



ÉTATS-UNIS – Une opportunité ratée. Kamala Harris a échoué dans l’État-clé du Michigan, historiquement démocrate. Et à Dearborn, la première ville américaine à majorité arabo-musulmane, sa performance est encore plus faible : elle n’a convaincu que 36 % des électeurs selon les résultats non-officiels de la ville. Pourtant, en 2020, Joe Biden avait remporté 69 % des votes dans cette banlieue de Detroit, explique The Intercept.

Si on veut comprendre ce qu’il s’est passé, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus, il faut se pencher sur le cas de Rashida Tlaib. Première élue d’origine palestinienne à siéger au Congrès américain, cette démocrate a remporté haut la main sa course à Dearborn pour la chambre des représentants ce mardi 5 novembre. Et pour beaucoup, sa victoire est symptomatique des failles du Parti démocrate, qui leur ont en partie coûté l’élection présidentielle.

Née à Detroit en 1976 de deux parents palestiniens, Rashida Tlaib s’est tournée vers la politique après des études de droit, avant de devenir représentante pour le Michigan en 2018. Elle est membre des Socialistes démocrates d’Amérique, la branche plus à gauche du Parti démocrate, et elle a toujours été critique de l’administration de Trump, puis de Biden. Elle a notamment dénoncé les milliards de dollars d’aide militaire que les États-Unis ont fourni à Israël sous Biden et Harris.

La Palestine ignorée par le Parti démocrate

Et c’est justement le sujet de la Palestine qui a empêché Rashida Tlaib de soutenir Kamala Harris dans sa course pour la présidentielle. « Trump est un fier islamophobe et un menteur en série qui ne soutient pas la paix », écrivait-elle sur X quelques jours avant l’élection. « La réalité, c’est que nous en sommes là à cause du soutien inconditionnel de l’administration Biden pour le génocide. Cela devrait être une prise de conscience pour ceux qui continuent de soutenir le génocide. Cette élection n’avait pas besoin d’être aussi serrée. »

Ses propos ont trouvé écho chez la gauche musulmane américaine, mais pas que. Car comme le montrent les résultats, dans le Michigan et ailleurs, le ras-le-bol des électeurs face à Kamala Harris n’a pas empêché les victoires d’élus ou de mesures progressistes à l’échelle locale. Pour certains, c’est la faute de la déconnexion du Parti démocrate vis-à-vis de son électorat.

« Rashida a gagné dans un État que Kamala a perdu, dans des districts qui sont passés de Biden à Trump », décrypte par exemple sur X la sociologue Eman Abdelhadi. « Ces gens ne sont pas soudainement devenus de droite, ils ont été activement perdus par des démocrates qui ont choisi de les ignorer et d’être condescendants. »

À voir si c’est une leçon que les démocrates tireront de cet échec, et si le parti s’organisera dans les années à venir pour incarner une véritable alternative face aux républicains.

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