En Moldavie, la candidate proeuropéenne Maia Sandu a été largement réélue présidente, dimanche 3 novembre, pour un second mandat de quatre ans, grâce à la forte mobilisation d’un électorat plutôt jeune, urbain et diplômé, ainsi qu’à l’importante diaspora installée dans l’Union européenne (UE). Le décompte presque définitif du second tour donne 55 % des voix à la présidente sortante face au candidat investi par le Parti socialiste, Alexandre Stoianoglo, considéré comme proche de Moscou, qui récolte 45 % des voix.
Au moins 300 000 Moldaves de l’étranger se sont déplacés dans les bureaux de vote ouverts dans les ambassades et les consulats, « un record historique » selon la Commission électorale centrale moldave, qui décompte au total 3,3 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales. Il y a deux semaines, Maia Sandu était sortie en tête du premier tour de la présidentielle avec 42,49 % et 656 852 voix. Un score décevant alors qu’elle espérait être réélue sans passer par un second tour.
Cette fois-ci, le camp pro-occidental s’est fortement mobilisé, avec 910 000 voix. C’est même nettement plus que les 750 000 votes en faveur de l’intégration dans l’UE obtenus lors du référendum qui était organisé le 20 octobre, en même temps que le premier tour de la présidentielle. En 2020, Maia Sandu avait obtenu 943 006 voix (57,72 %) lors du second tour face au socialiste Igor Dodon.
Le pays a accueilli la nouvelle dans le calme. Pas de scène de liesse en dehors du QG de campagne de Maia Sandu. Ni coups de klaxon, ni feux d’artifice comme il y a quatre ans dans les rues du centre-ville de Chisinau, qui a voté à 58,5 % en faveur de la présidente. Sans les voix de la diaspora, Alexandre Stoianoglo aurait gagné de justesse avec 51 % des suffrages.
« Je suis furieux parce qu’il n’y a eu que deux bureaux de vote ouverts en Russie alors que tout le monde a pu tranquillement voter en Europe ! », explique Vasile Ciobanu, un maçon de 48 ans rentrant chez lui après un dîner avec des amis. « Il fallait dégager Sandu. Depuis qu’elle est au pouvoir, l’inflation a explosé et on a des défilés LGBT dans les rues, protégés par la police. On ne veut pas de ça ici. Nos frères, ce sont les Russes qui sont orthodoxes comme nous », poursuit-il en gesticulant. L’homme, qui se dit très croyant, déclare qu’à l’église, le prêtre a appelé à voter Stoianoglo.
Cyberattaque et alertes à la bombe : un scrutin perturbé
Il vous reste 60.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.