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En Europe, l’économie résiste péniblement au troisième trimestre

En Europe, l’économie résiste péniblement au troisième trimestre


Avec 0,8 % de croissance, l’Espagne affiche une performance solide, en particulier grâce au tourisme. Ici des touristes visitent le parc Güell, à Barcelone, le 11 octobre 2024.

L’économie européenne montrerait-elle des signes de reprise ? La croissance de la zone euro au troisième trimestre s’est révélée légèrement plus dynamique qu’attendue, en hausse de 0,4 % par rapport au trimestre précédent, selon les données de l’institut Eurostat publiées mercredi 30 octobre. Même l’Allemagne, pays malade du moment, retrouve un peu de couleurs, avec une croissance de 0,2 %, en partie grâce à la consommation des ménages. La France (0,4 %) et surtout l’Espagne (0,8 %) affichent aussi des performances apparemment solides.

Ces chiffres sont pourtant largement en trompe-l’œil. « Il ne faut pas prendre cette reprise du troisième trimestre comme le signe d’une accélération robuste », avertit Riccardo Marcelli Fabiani, du cabinet d’études Oxford Economics. La croissance allemande est meilleure que prévu au troisième trimestre, mais elle a en revanche été revue à la baisse pour le deuxième trimestre, de – 0,1 % à – 0,3 %. Le plus important pays d’Europe est toujours en stagnation. Sur les six derniers trimestres, trois ont enregistré un produit intérieur brut (PIB) en baisse.

Il faut également ajouter des bémols sur la France, la croissance du troisième trimestre étant gonflée artificiellement par une décision de comptabilité nationale : l’ensemble des droits de télévision et la vente des billets des Jeux olympiques et paralympiques ont été enregistrés sur cette période. Cette anomalie comptable va s’effacer au quatrième trimestre, réduisant mécaniquement la croissance.

Particulièrement volatil

Autre motif appelant la prudence, la croissance en Irlande affiche une impressionnante hausse de 2 % sur le seul troisième trimestre, mais ce chiffre n’a guère de signification. Le PIB de ce petit pays de cinq millions d’habitants est particulièrement volatil, parce qu’il dépend de la façon dont une poignée de multinationales américaines y enregistre leurs bénéfices européens, y concentrant artificiellement leurs flux financiers.

En retirant l’Irlande et la France, le cabinet Capital Economics calcule que la croissance de la zone euro atteint 0,3 %, certes en légère progression par rapport aux 0,2 % du trimestre précédent, mais indiquant toujours une conjoncture médiocre. Une sorte de ciel gris néerlandais, lançait avec humour le 28 octobre Klaas Knot, le gouverneur de la banque centrale des Pays-Bas : « La situation est comme la météo en octobre à Amsterdam, pas géniale mais pas aussi mauvaise que les gens ne le disent. » Au total, la croissance est en chemin pour atteindre cette année la prévision de la Commission européenne, à 0,8 %.

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