La dissidence se répand au Parti libéral du Québec (PLQ) où de plus en plus de députés font connaître leur désaccord vis-à-vis de la volte-face de la formation politique sur la question du financement public des écoles religieuses.
« On peut subventionner les écoles privées religieuses sans subventionner l’enseignement d’une religion », a fait savoir, sur X, la députée de Notre-Dame-de-Grâce, Désirée McGraw, lundi matin.
Elle est la dernière en date à ajouter sa voix à un mouvement de dissidence au sein du caucus libéral initié par le député et candidat à la chefferie Frédéric Beauchemin jeudi dernier.
La veille, par le biais de sa porte-parole en matière d’Éducation, Marwah Rizqy, le caucus du parti faisait savoir qu’il s’opposait dorénavant au financement des écoles religieuses, toutes privées, au nom de l’égalité homme-femme.
Ce changement de cap était d’autant plus inattendu que l’appui du PLQ à ces subventions remonte aux conclusions de la commission Parent lancée en 1961 par le gouvernement de Jean Lesage.
La députée de Darcy-McGee, Élisabeth Prass, dont la circonscription héberge plusieurs écoles privées juives, avait exprimé son désaccord vendredi dernier en lien avec cette volte-face.
Tout comme Frédéric Beauchemin elle dénonçait alors un amalgame entre la controverse entourant l’école Bedford, un établissement public, et le financement d’établissements religieux privés. « Ce qui s’est passé à Bedford, une école publique, est inacceptable. Le Parti libéral du Québec défendra toujours la protection des élèves contre le prosélytisme religieux, mais nous ne devons pas stigmatiser les écoles religieuses privées de la même manière. »
Puis, samedi, la Commission politique du PLQ a annoncé qu’elle lançait une « consultation » auprès des membres du Parti, mais aussi « d’experts, de représentants du milieu de l’éducation et des communautés concernées » au sujet du financement public de ces écoles et du respect du programme pédagogique de Québec.
Le but : « dresser un portrait exact de la situation », peut-on lire dans un communiqué qui évoque le 31 mars 2025 comme la date butoir pour la remise d’un rapport sur la situation.
« Il est sain et normal dans un grand parti comme le Parti libéral du Québec de mener de tels examens approfondis afin de discuter des multiples dimensions d’un enjeu aussi complexe », poursuit le document signé des mains du chef par intérim de PLQ, Marc Tanguay, du président du parti, Rafaël Primeau-Ferraro et du président de la Commission politique, André Pratte.