« Victoire ! » s’est exclamée la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot, sur X après l’adoption en commission de deux amendements visant à abroger la très contestée réforme des retraites. Portés respectivement par le Parti socialiste et LFI, ces amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 ont été adoptés par 38 voix contre 19, avec celles de la gauche et du Rassemblement national.
« Ce vote confirme qu’il y a une majorité à l’Assemblée pour inscrire l’abrogation »
Ce vote est venu modifier une annexe au texte étudié en commission des Affaires sociales. Il s’agit donc d’une victoire purement symbolique, d’autant plus que l’article contenant l’annexe a été rejeté, cette fois-ci avec les voix du RN, de même que la partie recettes de ce budget, repoussée a l’unanimité. Un vote qui est donc sans conséquence puisque c’est de toute façon le projet initial du gouvernement qui sera ensuite examiné par l’Assemblée nationale, précise l’AFP.
Pour autant, le Parti socialiste se réjouit en estimant que « ce vote confirme qu’il y a une majorité à l’Assemblée pour inscrire l’abrogation de la réforme des retraites dans le PLFSS », a-t-il salué dans un communiqué.
« Dès qu’on exige un scrutin public [avec les noms], il y a bien une majorité en commission des Affaires sociales pour le retour de l’âge de la retraite à 62 ans ! » souligne le député insoumis Hadrien Clouet dans un message sur X.
« Je ne veux pas non plus qu’on mente aux gens qui nous écoutent »
De son côté, le rapporteur général Yannick Neuder (LR), hostile à l’amendement comme le reste de la coalition gouvernementale, insiste : « Je ne veux pas non plus qu’on mente aux gens qui nous écoutent. On est en train de modifier une annexe du PLFSS et en aucun cas d’abroger la réforme. »
La gauche est aussi engagée dans un bras de fer avec le RN pour devenir la première force à revendiquer une abrogation de cette très impopulaire réforme. « Ça ne changera rien, c’est au mieux un amendement d’appel », a ainsi fustigé le député RN Thomas Ménagé. Son collègue Christophe Bentz a voulu rappeler à la gauche que la plupart de ses députés n’avaient pas voté mercredi pour une proposition de loi d’abrogation portée par le Rassemblement national.
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En réponse, la gauche explique que, contrairement au RN, elle pouvait assurer la navette parlementaire avec le Sénat grâce aux journées réservées à ses groupes à la chambre haute.
Le Rassemblement national pourra défendre son texte dans l’hémicycle lors de sa journée réservée à l’Assemblée nationale le 31 octobre. La France insoumise a inscrit son texte d’abrogation le 28 novembre dans sa « niche » parlementaire.