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Aide médicale à mourir | Québec devrait attendre encore, estime le ministre Holland

Aide médicale à mourir | Québec devrait attendre encore, estime le ministre Holland


(Ottawa) Le Québec aurait dû attendre encore avant de permettre les demandes anticipées d’aide médicale à mourir, estime le ministre de la Santé du Canada, Mark Holland. Il promet une réponse d’Ottawa sur la question « très bientôt ». Le gouvernement fédéral a jusqu’à maintenant refusé de modifier le Code criminel pour mettre les médecins à l’abri d’éventuelles poursuites, mais Québec a décidé de les protéger par l’entremise d’une directive auprès des procureurs.


Les personnes souffrant d’une maladie grave et incurable menant à une inaptitude à consentir aux soins, comme l’alzheimer, pourront faire leur demande anticipée d’aide médicale à mourir à compter du 30 octobre.

« Oui, je pense que le Québec peut attendre un peu », a répondu le ministre en entrevue avec La Presse.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland

« Pour moi, c’est essentiel d’avoir une conversation nationale, parce qu’il y a une implication nationale. Et c’est essentiel aussi de comprendre que c’est un enjeu tellement émotif et complexe, et aussi, il y a une question de [savoir] si le système est prêt pour un changement comme ça. »

Il aurait voulu disposer de plus de temps pour avoir une discussion avec les autres provinces et territoires.

Ottawa serait-il tenté de contester le choix du Québec d’aller de l’avant ? « Je ne suis pas prêt à dire ça », a-t-il dit en promettant une réponse plus étoffée sur cet enjeu « très bientôt ».

Des médecins québécois ont récemment affirmé à La Presse que le système de santé ne serait pas prêt à faire face à l’afflux de demandes. Les formulaires pourront être remplis par les médecins et les infirmières praticiennes spécialisées.

Nouveaux indicateurs

Le ministre Holland a accordé une série d’entrevues pour souligner la publication des indicateurs de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) qui serviront à mesurer les progrès faits dans les provinces pour améliorer l’accès aux soins de première ligne, augmenter les effectifs, réduire les temps d’attente pour les interventions chirurgicales, améliorer l’accès aux soins pour la santé mentale et les dépendances, puis moderniser les systèmes pour le partage des dossiers électroniques.

Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, il y a des indicateurs communs pour voir notre progrès dans chaque province et chaque territoire.

Mark Holland, ministre fédéral de la Santé

Ces indicateurs étaient une condition liée à l’augmentation du transfert en santé pour les provinces et les territoires. Québec a obtenu 3,7 milliards sur cinq ans en vertu de l’accord conclu en mars avec Ottawa. Ses données étaient toutefois absentes du rapport de l’ICIS.

« C’est un problème technique, ce n’est pas une question de disponibilité. Les données pour le Québec vont arriver bientôt », a-t-il assuré. Celles colligées dans le tableau de bord du ministère de la Santé et des Services sociaux doivent être intégrées aux prochains rapports.

Celles publiées par l’ICIS montrent que l’accès à un médecin de famille ou à une infirmière est toujours difficile pour 5,4 millions d’adultes dans l’ensemble du pays, soit 17 % de la population. Le ministre Holland espère voir une amélioration.

« Ça, ce n’est pas acceptable, a-t-il dit. Il y a plus de travail à faire avec les provinces et territoires pour s’assurer que toutes les personnes partout au pays peuvent avoir accès à un médecin, à une infirmière ou à une clinique médicale. »

L’ICIS note qu’à l’échelle du pays, « le volume de chirurgies est revenu à ce qu’il était avant la pandémie » de COVID-19 en 2022-2023 et l’a même dépassé de 5 % en 2023-2024.

Cette situation contraste avec celle du Québec, où plus de 162 000 Québécois sont en attente d’une intervention chirurgicale, contre 115 000 juste avant la pandémie. Moins de salles d’opération en chirurgie majeure sont ouvertes dans les hôpitaux qu’avant la crise sanitaire, malgré le plan de rattrapage de Québec.

Le rapport démontre qu’il reste encore du chemin à faire pour éliminer le fameux fax dans le système de santé. À peine 29 % des professionnels de la santé avaient échangé des renseignements sur les patients par voie électronique, selon un sondage national mené par l’ICIS cette année.

Le ministre Holland espère y remédier avec le projet de loi C-72 déposé en juin pour favoriser la création d’un système national. Si les travaux de la Chambre des communes cessent d’être paralysés, il compte toujours déposer un autre projet de loi avant Noël sur les soins de longue durée sûrs pour harmoniser les standards de toutes les provinces et territoires.

« C’est délicat parce que c’est vraiment une compétence provinciale, reconnaît-il. Mais après la pandémie, c’était évident que c’était un problème énorme et, vraiment, on a besoin que toutes les provinces et le gouvernement fédéral travaillent ensemble. »

Le Québec et l’Ontario avaient dû faire appel aux Forces armées canadiennes durant la pandémie en raison du manque de personnel dans les centres de soins de longue durée. Au Québec, plus de 5060 personnes sont mortes en CHSLD durant les deux premières vagues de COVID-19.

Avec Fanny Lévesque, Marie-Ève Cousineau et Ariane Lacoursière, La Presse





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