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Assassinat, expulsions de diplomates… Tout comprendre de la crise diplomatique entre l’Inde et le Canada

Assassinat, expulsions de diplomates… Tout comprendre de la crise diplomatique entre l’Inde et le Canada


L’Inde a d’abord indiqué qu’elle retirait ses six diplomates du Canada, mais Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères canadienne, a par la suite confirmé qu’ils avaient été expulsés et non retirés.

La ministre a souligné avoir pris cette décision compte tenu des « preuves nombreuses, claires et concrètes permettant d’identifier six personnes en tant que personnes d’intérêt dans l’affaire Nijjar » et du manque de collaboration de l’Inde qui a refusé de lever l’immunité diplomatique de ses envoyés.

La mort du citoyen canadien Hardeep Singh Nijjar, qui militait pour la création d’un État sikh indépendant dans le nord de l’Inde appelé le Khalistan, a envenimé les relations entre les deux pays, le Premier ministre canadien Justin Trudeau ayant déclaré qu’il y avait « des allégations crédibles » reliant les services secrets indiens à ce crime.

À son tour, l’Inde a « décidé d’expulser » le haut-commissaire par intérim d’Ottawa, Stewart Wheeler, son adjoint et quatre premiers secrétaires, en leur ordonnant de quitter le pays avant minuit dimanche.

L’expulsion des diplomates – les envoyés les plus haut placés des deux parties – constitue une escalade majeure dans le conflit.

Plusieurs « éléments de preuve »

« Nous n’avons pas confiance dans l’engagement du gouvernement canadien actuel à assurer leur sécurité », a expliqué le ministère indien des Affaires étrangères pour justifier le retrait de son personnel.

Il a notamment qualifié d’« absurdes » les allégations selon lesquelles l’Inde est impliquée dans le meurtre, y voyant une « stratégie de diffamation de l’Inde à des fins politiques ».

En parallèle, la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) a annoncé lundi détenir des « éléments de preuve » quant à « l’implication d’agents du gouvernement de l’Inde dans des activités criminelles graves au Canada »

Le commissaire de la GRC Mike Duheme a notamment parlé de cas d’« intimidation, harcèlement, extorsion et coercition » sur le territoire canadien, liant des agents du gouvernement à « des homicides et actes de violence », à des « activités clandestines telles que la collecte de renseignements » et de « l’ingérence dans les processus démocratiques ».

La police fédérale souligne qu’elle a tenté d’approcher les autorités indiennes avec ces preuves, sans succès.

Cascade de représailles

Depuis les accusations de Justin Trudeau, New Delhi et Ottawa se sont livrés à une surenchère dans les représailles diplomatiques.

L’année dernière, l’Inde a ainsi provisoirement restreint les visas pour les Canadiens et obligé le Canada à rapatrier certains de ses diplomates.

« L’Inde se réserve maintenant le droit de prendre d’autres mesures en réponse à ces derniers efforts du gouvernement canadien en vue de concocter des allégations contre les diplomates indiens », a mis en garde lundi son ministère des Affaires étrangères.

Nijjar, qui avait immigré au Canada en 1997 et en était citoyen depuis 2015, plaidait en faveur d’un État sikh indépendant de l’Inde, le Khalistan.

Recherché par les autorités indiennes pour des faits présumés de « terrorisme » et de complot en vue de commettre un meurtre – des accusations qu’il a rejetées – Nijjar a été abattu le 18 juin 2023 devant le temple sikh qu’il dirigeait dans la banlieue de Vancouver.

En novembre 2023, le ministère américain de la Justice a de son côté accusé un citoyen indien, vivant en République tchèque, d’avoir planifié une tentative d’assassinat similaire aux États-Unis.

Les procureurs ont affirmé qu’un responsable du gouvernement indien était aussi impliqué dans cette affaire.



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