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Pour Donald Trump, « les chrétiens aiment Israël plus que les juifs »

Pour Donald Trump, « les chrétiens aiment Israël plus que les juifs »


Donald Trump lors d’une cérémonie de commémoration du premier anniversaire des massacres du 7-Octobre, à Miami (Floride), le 7 octobre 2024.

La fébrilité du candidat républicain ne fait que croître à l’approche du scrutin présidentiel du 5 novembre aux Etats-Unis. La rhétorique de plus en plus agressive de Donald Trump n’épargne pas les juifs américains, qui ont donné plus de trois quarts de leurs suffrages à Hillary Clinton, en 2016, et à Joe Biden, en 2020. L’ancien locataire de la Maison Blanche martèle avec constance que ses compatriotes juifs « devraient se faire examiner la tête » s’ils persistent à ne pas voter pour lui.

Il considère en effet que les gestes qu’il a accomplis, durant son mandat de 2017 à 2021, en faveur du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, devraient lui valoir le soutien inconditionnel des juifs américains (en 2019, lors d’une intervention devant des juifs républicains, il avait même appelé Nétanyahou « votre premier ministre »). Mais il vient de durcir ce type d’attaques en affirmant désormais que « les chrétiens aiment Israël plus que les juifs ».

La longue histoire du sionisme chrétien

Ces « chrétiens » dont le soutien à Israël est, selon Trump, plus fort que celui des juifs participent d’un « sionisme chrétien » apparu dans le protestantisme anglo-saxon vers 1840-1850, soit un demi-siècle avant le sionisme proprement juif. Alors que sionisme juif entend construire le peuple juif en nation face à l’antisémitisme européen, le sionisme chrétien se développe autour d’une lecture dite « évangélique » de l’Ancien Testament : le salut des fidèles chrétiens dépend, dans cette dogmatique évangélique, de la « restauration » du peuple juif sur la « terre d’Israël », « restauration » qui est le préalable à l’instauration du royaume de Dieu.

Chicago accueille dès 1890 – soit sept ans avant le congrès fondateur du sionisme juif, à Bâle –, une conférence dont l’organisateur, un prédicateur évangélique, prêche de « rendre la Palestine aux juifs ». Les élus de la mouvance évangélique soutiennent dans le même élan les restrictions de 1921-1924 à l’immigration, notamment juive, aux Etats-Unis, et l’établissement d’un « foyer national pour le peuple juif » dans la Palestine passée sous mandat britannique.

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Ce sionisme chrétien, déjà galvanisé par la fondation d’Israël, en 1948, l’est encore plus après la conquête par l’Etat hébreu, en 1967, de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Les évangéliques américains voient dans une telle occupation rien moins que l’accomplissement des prophéties, alors que la communauté juive reste majoritairement attachée à un règlement négocié sur la base du principe de « la terre contre la paix ».

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