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Critique TéléObs vous recommande un focus sur la mémoire traumatique et sur l’obstination des proches d’une victime pour éviter la clôture d’une affaire non-élucidée.
« Muriel Salmona, psychiatre : « Quand les souvenirs reviennent, c’est d’une violence inouïe » » par Marina Carrère d’Encausse
Comme Gisèle Pelicot, des centaines de personnes, chaque année, « subissent un cauchemar sous somnifères, GHB [la drogue du violeur, NDLR], alcool, cannabis » et sont violées inconscientes, souligne Marina Carrère d’Encausse dans ce podcast consacré à la mémoire traumatique.
Un signal d’alarme se déclenche alors dans le corps, mais le cerveau le déconnecte : il « disjoncte » pour protéger la victime – d’un risque cardiaque notamment -, explique la psychiatre Muriel Salmona. Dans la sidération, c’est-à-dire quand la victime est consciente, comme dans la soumission chimique, l’agresseur obtient une passivité qui lui laisse le champ libre.
Mais ce stress peut ressurgir plus tard, réanimé par des symptômes physiques ou psychiques. Un mouvement, un bruit, une situation va réveiller chez la personne agressée l’événement enfoui et réactiver la mémoire traumatique, « un magma où tout s’est mélangé… » qui « va hanter la victime » mais peut être traité en suivant une psychothérapie. T.N.
« Céline Giboire, l’énigme de la falaise » par David Di Giacomo
Après une première saison passionnante sur des affaires judiciaires résolues grâce à la science, la seconde est consacrée à six crimes non élucidés. Le 28 février 2012, le corps de Céline Giboire, 16 ans, est retrouvé au pied des falaises du parc des Corbières, à Saint-Malo. L’enquête s’oriente vers un suicide, ce que la famille conteste. Avec leur avocat, Frank Berton, les proches de Céline pointe les incohérences de l’enquête.
Elle a quitté le lycée puis s’est volatilisée, son sac a été retrouvé dans une poubelle, et ses papiers d’identité ont été éparpillés plus loin. « Les précautions élémentaires n’ont pas été respectées », dénonce l’avocat, comme la fermeture du parc ou le gel de la scène du crime… En 2020, les scellés du dossier ont de surcroît été détruits par inadvertance. « On subit l’injustice de perdre notre sœur et le manque de professionnalisme de certains », regrette Laura, la sœur jumelle de Céline.
Si une information judiciaire est toujours ouverte pour viol et meurtre, la famille espère le transfert du dossier au pôle « cold cases » du parquet de Nanterre, spécialisé aussi dans les crimes en série. N.B.