MANAURE QUINTERO / AFP
Des habitants se tiennent devant des voitures empilées à la suite d’inondations meurtrières dans le quartier d’Alfafar, au sud de Valence, dans l’est de l’Espagne, le 30 octobre 2024.
ESPAGNE – Mieux protéger les habitants en cas d’évènements météorologiques extrêmes. Alors que le sud de l’Espagne a subi des inondations qui ont fait plus de 200 morts et des dizaines de disparus, Le gouvernement espagnol a approuvé ce jeudi 28 novembre un « congé payé climatique » pour éviter les déplacements en cas d’alerte liée à un risque météorologique.
Ce nouveau dispositif, adopté en Conseil des ministres dans le cadre d’un paquet de mesures sur la prévention des risques, vise à « adapter le droit du travail » espagnol au contexte « d’urgence climatique », a expliqué la ministre du Travail Yolanda Diaz sur la télévision publique RTVE. Il permettra aux travailleurs de bénéficier d’un congé de quatre jours, payé par l’État, en cas d’alerte émise par les autorités, qu’il s’agisse « d’une mairie, d’une région ou du gouvernement central », a poursuivi cette figure du parti d’extrême gauche Sumar.
Désormais, « à partir du moment où une autorité, quelle qu’elle soit, indiquera qu’il y a risque dans les déplacements, les salariés devront s’abstenir d’aller travailler », a détaillé Yolanda Diaz, pour qui « aucun travailleur ne doit prendre de risques ». La ministre n’a pas apporté à ce stade plus de détails sur le type d’alerte concerné par ce dispositif, ni sur les éventuelles conditions à remplir, du côté des salariés, pour pouvoir en bénéficier.
Si la durée maximum de ce nouveau congé climatique ne pourra dépasser quatre jours, les entreprises auront la possibilité, passé ce délai, de recourir à des dispositifs de chômage partiel, qui existent déjà en cas de force majeure selon l’exécutif.
L’enjeu de l’alerte aux populations
Ce dispositif est créé à la suite d’inondations particulièrement meurtrières qui ont touché la région de Valence fin octobre. Les autorités avaient été sous le feu des critiques, accusées par la population et les entreprises de ne pas les avoir suffisamment informées et de n’avoir envoyé des alertes sur les téléphones portables de la population qu’en début de soirée, soit plusieurs heures après l’avis de l’agence météorologique nationale.
Selon les spécialistes, « le coût de ce type d’événement pourrait doubler d’ici 2 050 », a rappelé le ministre de l’Économie Carlos Cuerpo à l’issue du Conseil des ministres, durant lequel un nouveau paquet d’aides de 2,3 milliards d’euros a été adopté pour les sinistrés.
Dans ce contexte, « nous devons continuer à progresser en termes de mobilisation, de financement et d’investissement pour nous adapter et être plus résilients face à ce type d’événements » et « en minimiser l’impact », a-t-il ajouté.
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