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Cette campagne du Sidaction pour promouvoir l’éducation sexuelle des jeunes va (très) loin

Cette campagne du Sidaction pour promouvoir l’éducation sexuelle des jeunes va (très) loin


Le site du Sidaction pour promouvoir l’éducation sexuelle des jeunes.
Capture écran Sidaxxxion.fr Le site du Sidaction pour promouvoir l’éducation sexuelle des jeunes.

Capture écran Sidaxxxion.fr

Le site du Sidaction pour promouvoir l’éducation sexuelle des jeunes.

LIFE – « Avez-vous 18 ans ? » Pour promouvoir l’éducation sexuelle des jeunes, le Sidaction a été très loin en lançant sa nouvelle campagne ce mardi 26 novembre. L’association de lutte contre le sida et les infections aux VIH a créé une page web qui reproduit tous les codes des sites pornographiques jusqu’au nom : Sidaxxxion.fr.

Comme vous pouvez le voir dans la photo en tête d’article, l’internaute arrive sur une page presque totalement noire après avoir tapé l’URL. « Avez-vous 18 ans ? », est-il alors demandé, exactement comme le fait un site porno illégal aux mineurs. Sauf que cette fois, c’est une petite blague : « On demandait ça comme ça. Cette fois, si vous n’avez pas plus de 18 ans, c’est fait pour vous. »

Logo trash, intitulé de vidéo provocateur (« Cours particulier de yoga très profond et sans capote », « Jeune BG bien monté fait un live ultra-bouillant », « Une beurette sexy me chauffe dans la cuisine »), publicités qui clignotent dans tous les sens… Le Sidaction n’a rien laissé au hasard.

L’éducation sexuelle à l’école limitée

Sauf que le contenu des vidéos est tout sauf pornographique. Exemple avec la « sexy beurette ». Une musique envoûtante et voix-off sensuelle résonnent pendant les premières secondes pendant qu’une actrice en petite tenue fait la cuisine. Puis stop. Un homme se place devant la caméra et lâche : « Ce que vous voyez dans ce genre de vidéo, ce n’est pas ce que vous croyez. Dans la pornographie, on peut voir des fantasmes qui s’inspirent des stéréotypes graves. »

Le « jeune BG bien monté » veut de son côté prôner l’acceptation de tous les corps contrairement à ce qui est montré dans le milieu porno. « On montre des corps musclés, des organes surdimensionnés, des peaux totalement épilées et ça n’est pas du tout la réalité », rappelle-t-il.

Ces petits cours d’éducation sexuelle sont dispensés par le Sidaction, alors que des programmes scolaires sur le sujet restent gelés depuis plusieurs mois sur fond de polémique engagée par des organisations conservatrices. Le Syndicat de la Famille, ex-Manif pour tous, évoque notamment « un bourrage de crâne pro-gender et transactiviste » et appelle que l’école reste un « sanctuaire ».

« Enjeu de santé publique majeur »

Mais faute d’éducation à l’école, les adolescents risquent d’être d’abord exposés à la sexualité via la pornographie, regrette Florence Thune, directrice générale de Sidaction, dans un communiqué : « La pornographie à laquelle les jeunes ont accès montre un modèle de sexualité axé sur la performance, une sexualité sans relationnel autre que sexuel et souvent dénué de toute expression relative au consentement. »

« L’école, et les programmes d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle contribuent directement à lutter contre les clichés véhiculés par ce type de contenus », poursuit-elle. Sidaction fait le lien entre un « manque d’information » et le fait que près de la moitié des adultes de moins de 30 ans déclarent ne pas avoir mis de préservatif lors d’un premier rapport avec un nouveau partenaire.

« Pour répondre à cet enjeu de santé publique majeur, l’école doit jouer un rôle de digue protectrice en offrant aux jeunes un socle de connaissances communes, adaptées à l’âge, tout au long de leur scolarité », conclut l’association.

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