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Réforme des retraites : la tentative d’abrogation de LFI compromise par une pluie d’amendements

Réforme des retraites : la tentative d’abrogation de LFI compromise par une pluie d’amendements


La présidente du groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, au Palais-Bourbon, à Paris, le 5 novembre 2024.

Huit textes sont au programme de la journée d’initiative parlementaire de La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, prévue jeudi 28 novembre. Mais les députés ont très peu de chances d’aller au-delà du premier texte de cette « niche ». Et pour cause : il s’agit de la très attendue proposition de loi d’abrogation de la réforme des retraites. C’est la première fois qu’une telle proposition de loi arrive en séance sans avoir été vidée de sa substance en commission, malgré plusieurs tentatives depuis l’adoption de la réforme, en avril 2023. Les députés pourraient théoriquement parvenir à l’abroger en première lecture puisque la gauche et le Rassemblement national ont annoncé voter le texte. Théoriquement, car près de mille amendements ont déjà été déposés.

Les « niches », ces journées où un groupe parlementaire a la main sur l’ordre du jour, fonctionnent comme des « journées Cendrillon » : elles commencent à 9 heures et, quoi qu’il arrive, à minuit, tout s’arrête. Peu importe qu’on soit au beau milieu de l’examen d’un texte, où à cinq minutes du vote, le charme est rompu. Un vote pourra-t-il avoir lieu avant minuit, jeudi ? C’est toute la question car les promoteurs de la réforme de 2023, coalition présidentielle et Les Républicains (LR), n’ont pas prévu de rester les bras ballants. « On va déposer un certain nombre d’amendements… Ils veulent faire vivre le débat, on va faire vivre le débat », assure le député LR de la Manche Philippe Gosselin. En clair : diluer les débats et faire de l’obstruction afin d’éviter un vote avant minuit.

Ironie de l’histoire, au moment de l’examen de la réforme des retraites, en février 2023, c’est la gauche, puis finalement seulement LFI, qui a pratiqué l’obstruction. Déjà, à l’époque, pour éviter à tout prix un vote et la légitimation par l’Assemblée nationale d’une réforme très impopulaire. C’est d’ailleurs ainsi que LFI justifie son obstruction d’alors : « Il y a une différence entre faire de l’obstruction pour respecter la souveraineté populaire et, au contraire, pour empêcher l’expression de la souveraineté populaire », a expliqué, mardi matin, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot. La stratégie avait suscité tout de même la polémique, l’ex-majorité n’ayant pas de mots assez durs pour dénoncer cette attitude. Même si l’obstruction parlementaire n’a rien de nouveau et a été pratiquée, suivant les époques, par à peu près tous les camps dans l’opposition.

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