Alors qu’Olivier Faure tarde à fixer la date du Congrès, les ministres cherchent des affinités et les macronistes apprennent à connaître Michel Barnier.
Guerre des chefs
La rose et le calendrier
Bataille de calendrier au parti socialiste. Alors que les opposants à Olivier Faure réclament depuis des mois la tenue d’un congrès, le Premier secrétaire du PS a laissé entrevoir mardi 12 novembre qu’il pourrait réunir les militants avant l’été. Mais aucune date plus précise n’a été annoncée. “On ne veut rien précipiter car si dans trois semaines nous sommes au gouvernement et qu’Olivier Faure est ministre, ça change totalement la donne”, assurait cette semaine l’un de ses soutiens qui nous expliquait notamment, qu’un pic d’adhésion avait été observé entre le 9 et le 14 juin, au moment même où était constitué le Nouveau Front Populaire. Sans doute espère-t-il, en cas d’entrée des socialistes au gouvernement, un nouvel élan défavorable aux opposants à l’union de la gauche.
L’esprit Sénat
Quatre bandes et poison lent
Michel Barnier a beau organiser des séminaires et des petits déjeuners, l’ambiance au gouvernement n’est pas folichonne. Entre ministres LR et ministres Renaissance, les contacts sont peu nombreux et souvent polaires. Une exception notable cependant entre l’UDI Françoise Gatel, la radicale Nathalie Delattre ou encore les LR Jean-Noël Buffet et Anges Canayer, tous issus du Sénat, le courant passe.
“Il existe une relation particulière entre nous d’abord parce que nous nous connaissons, mais surtout nous fonctionnons de la même manière. Au Sénat, on apprend à ne jamais agir frontalement. Quand j’ai été élue, on m’a dit : il faut que tu apprennes à faire du 4 bandes, c’est-à-dire à louvoyer pour arriver à tes fins. Au Sénat on tue à poison lent”. Ce qui n’est pas moins douloureux.
Rupture
Les macronistes brexités
Le vent tourne. Après avoir vanté les qualités de négociateur de Michel Barnier, les macronistes découvrent ce que veut dire négociateur. “On dit que c’est un grand négociateur car on le regarde du point de vue français mais les Anglais disent qu’il est super dur et qu’il ne lâche jamais”, nous confiait cette semaine un conseiller ministériel. Et une députée européenne Renaissance d’ajouter le lendemain : “Il n’a vraiment pas une bonne image à Bruxelles, lors des négociations sur le Brexit il s’est souvent montré brutal et orgueilleux. D’ailleurs pour constituer son gouvernement il n’a rien négocié avec nous. Il a fait un casting mais il n’a rien dealé, pas même le positionnement à avoir vis-à-vis du RN”. Michel Barnier aurait-il pris les macronistes pour des Anglais ?
Municipales
En Marche… arrière
Alors que le parti d’Emmanuel Macron, Renaissance ex En Marche, tient son Congrès ce week-end et élira le 8 décembre prochain un nouveau Secrétaire général pour remplacer Stéphane Séjourné, les cadres sont très critiques vis-à-vis de l’actuelle direction. “Le parti ne travaille pas du tout sur les municipales, on n’a même pas fait une cartographie des villes gagnables. On n’a pas demandé aux sortants s’ils voulaient se représenter. Rien de rien !”, s’agaçait cette semaine une députée qui ajoutait : “Édouard Philippe, lui, se prépare depuis des mois. Il va nous imposer ses candidats et on va encore nous dire que l’on n’a pas d’ancrage local”. À moins que Gabriel Attal, qui devrait être élu à la tête du parti début décembre, ne passe la marche avant.