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La mise en œuvre du plan de construction de 15 000 places de prison supplémentaires d’ici 2027 est « très en retard », a déclaré ce mardi 19 novembre le ministre de la Justice Didier Migaud, précisant que sa concrétisation ne devrait pas intervenir « avant 2029, dans le meilleur des cas ».
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Auditionné devant la commission des lois du Sénat concernant le budget de la Justice pour 2025, le garde des Sceaux a insisté sur les « difficultés » rencontrées « dans le calendrier des grandes opérations de construction », affirmant que seules « 42 % » des 15 000 nouvelles places de prison devraient être opérationnelles en 2027, soit 6 421, « si tout se passe bien ».
« L’achèvement du “plan 15 000” ne sera pas possible opérationnellement avant 2029, dans le meilleur des cas », a-t-il également indiqué.
Un tiers des places promises livrées
En cause selon lui « des facteurs exogènes » comme « des aléas techniques et environnementaux », des questions d’« approvisionnement » ainsi que la « fragilité du tissu économique ».
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Lancé en 2017 par le président de la République Emmanuel Macron, ce plan prévoyait la construction de 15 000 nouvelles places de prison afin de limiter la surpopulation carcérale, chronique en France depuis des années.
Mais ce plan connaît un sérieux retard avec seulement « un tiers » des places promises livrées « à l’heure actuelle », a ajouté Didier Migaud.
L’objectif avait même été étendu à 18 000 places de prison supplémentaires lors du vote du projet de loi « Orientation et programmation du ministère de la justice 2023-2027 » au Parlement en juillet 2023.
« Sortir du modèle unique de prison »
« Nous allons nous efforcer d’agir sur l’ensemble des leviers pour essayer d’améliorer le résultat que nous pourrions obtenir en 2027 », a souligné le garde des Sceaux, qui avait déjà indiqué le 10 novembre que l’objectif ne serait pas atteint en 2027.
Selon Didier Migaud, le délai pour construire une prison est d’au moins sept ans, « quand tout va bien ». « C’est un délai trop long […] Nous réfléchissons à un projet de loi pour accélérer les procédures », a-t-il dit mardi soir sur le plateau de France 2.
« Il faut peut-être sortir du modèle unique de prison avec des conditions de sécurité extrêmement exigeantes. On doit avoir aussi des solutions diversifiées », a enchéri le ministre, évoquant des centres « plus petits », des « solutions modulaires » ou « alternatives ».
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Au 1er octobre 2024, le nombre de détenus en France a atteint un nouveau record avec 79 631 personnes incarcérées contre 78 969 le mois précédent, et une densité carcérale moyenne qui s’établit désormais à 127,9 %.
La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon une étude publiée en juin par le Conseil de l’Europe.