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Des agriculteurs près de la base militaire de Villacoublay le 17 novembre 2024.
AGRICULTURE – La mobilisation commence. Des agriculteurs se sont rendus en cortège ce dimanche 17 novembre au soir près de la base aérienne de Villacoublay, à une vingtaine de kilomètres de Paris, pour dénoncer le projet d’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, avant de nouvelles mobilisations qui débutent lundi.
« Macron, si tu vas à Rio, n’oublie pas tes péquenots » : à bord d’une vingtaine de tracteurs et d’une trentaine d’autres véhicules, ces agriculteurs bloquaient en début de soirée deux des trois voies de circulation sur la nationale 118, qui longe la base militaire des Yvelines, ont constaté des journalistes de l’AFP. Certains des agriculteurs venus en tracteurs prévoyaient de passer la nuit sur place.
« Je suis principalement contre cet accord de Mercosur qui nous fait peur en tant que producteurs, mais aussi en tant que consommateurs », a expliqué à l’AFP Romain Garnier, céréalier et producteur de betteraves dans le Val-d’Oise. « Ça va être très dur comme combat », anticipe cet exploitant de 39 ans, venu en voiture avec une pancarte « Manu, arrête le Mercosur, ça rend sourd ».
« L’année dernière on était restés une semaine sur l’autoroute A1, on espère des mobilisations similaires », dit-il près du cortège encadré par un important dispositif des forces de l’ordre.
Valérie Pécresse sur place
D’après BFMTV, ils étaient environ 150 manifestants sur la N118 ce dimanche soir. La préfecture des Yvelines a précisé que « les véhicules stationnent à hauteur de la sortie 5 ». « La voie de droite reste ouverte mais la circulation y est difficile. Dans la mesure du possible, évitez le secteur. Si vous devez emprunter cet axe, soyez vigilants et adaptez votre vitesse », ajoute-t-elle, alors que la précédente mobilisation avait été marquée par un drame dans l’Ariège.
La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse s’est rendue sur place pour apporter son « soutien total » aux agriculteurs. Au micro de BFMTV, elle a aussi appelé le Premier ministre Michel Barnier à « bloquer la signature du Mercosur ».
« La politique c’est de tenir ses engagements, il faut que le gouvernement tienne les siens », a-t-elle poursuivi, tentant de rassurer ses interlocuteurs en faisant valoir que le Premier ministre « Michel Barnier a été un grand ministre de l’Agriculture », qui « connaît le sujet par cœur ».
Villacoublay n’a pas été choisi au hasard : c’est de là que le président Emmanuel Macron s’est envolé samedi pour l’Argentine, avant de se rendre au sommet du G20 prévu lundi et mardi au Brésil. Il a d’ailleurs réaffirmé dimanche à Buenos Aires que la France ne « signerait pas en l’état » le traité de libre échange entre l’Union européenne et le Mercosur, disant vouloir « rassurer les agriculteurs » et « continuer » de s’y opposer.
Panneaux bâchés
Si les taxes sur le carburant agricole (GNR) avaient été un des ferments de la vague de colère agricole l’an dernier, c’est l’aboutissement du projet d’accord de libre-échange de l’UE avec les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) qui pourrait mettre le feu aux poudres cette année.
En dépit de l’opposition de la classe politique comme des acteurs agricoles français, l’UE semble déterminée à signer d’ici la fin de l’année cet accord, qui permettra notamment aux pays latino-américains d’écouler plus de bœuf, poulet ou sucre sans droits de douane en Europe.
Il n’y a pas qu’à Paris que des agriculteurs ont commencé leur mobilisation. Dans la Creuse par exemple, ils ont bâché des panneaux, rapporte France bleu. Dans le Pas-de-Calais, d’autres ont collé des stickers anti-Amérique du Sud et des radars ont été recouverts d’une bâche en Lozère.
L’alliance syndicale majoritaire FNSEA-JA (Jeunes agriculteurs) doit donner lundi le coup d’envoi officiel de ce nouveau cycle de la mobilisation agricole, avec des rassemblements et actions symboliques.
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