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Le facteur humain | Mon beau sapin, qui est le plus vert ?

Le facteur humain | Mon beau sapin, qui est le plus vert ?


« Pour Noël, vaut-il mieux prendre un sapin naturel ou artificiel ? », demande Jacques.


Comme souvent dans cette rubrique, cette question épineuse n’est pas complètement tranchée. Chaque option présente des avantages et des inconvénients.

Mais de façon générale, les spécialistes préconisent le sapin naturel, produit et acheté localement, à moins qu’on soit certain de garder son sapin artificiel très longtemps.

Le sapin artificiel : une question de durabilité

Un sapin artificiel est généralement constitué de branches en métal et d’aiguilles en plastique (polyéthylène ou PVC). Généralement non recyclable, il est rare qu’il soit produit au Québec. Mais contrairement au sapin naturel, il peut être réutilisé plusieurs fois : l’empreinte liée à sa fabrication, son transport et sa fin de vie est donc amortie sur toute sa durée d’utilisation.

Il existe relativement peu d’études à ce sujet, mais elles s’accordent sur un point : l’idéal, si on prend un sapin artificiel, c’est de le garder plusieurs années (entre 5 et 20 ans, selon les rapports) pour amortir son coût environnemental, dominé par les matériaux utilisés durant sa fabrication.

Si on opte pour un sapin artificiel, il vaut donc mieux en prendre un de qualité, pour s’assurer qu’il dure longtemps.

« Le mieux est d’en choisir un qui soit le plus léger possible [qui requiert donc moins de matériaux], et de le garder le plus longtemps possible », avance Pablo Tirado-Seco, analyste au Centre international de référence sur l’analyse du cycle de vie et la transition durable (CIRAIG).

Le sapin naturel : une question de transport

De son côté, le sapin naturel séquestre du carbone durant sa croissance, mais il exige de l’entretien pendant plusieurs années, l’utilisation de pesticides et d’engrais, et sa culture occupe de l’espace.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Culture de sapins en Estrie

Au Québec, il est produit localement ; une fois coupé, il parcourt peu de kilomètres par camion jusqu’au lieu de vente. Mais il doit ensuite être transporté en voiture jusqu’à la maison, et ce sont ces derniers kilomètres qui, souvent, pèsent le plus lourd dans la balance. Parce que c’est un geste répété année après année, contrairement au sapin artificiel, qu’on va chercher une seule fois en magasin.

« On est très efficace pour transporter de gros volumes, mais quand le consommateur vient chercher son sapin, c’est souvent là qu’il y a le plus d’impact », explique Myriam Ertz, professeure spécialisée en consommation responsable à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

Pour diminuer l’impact de son sapin naturel, on peut rentabiliser le trajet en voiture en s’arrangeant, par exemple, avec ses voisins pour rapporter plusieurs arbres à la fois.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Le sapin naturel doit être transporté en voiture jusqu’à la maison, et ce sont ces derniers kilomètres qui, souvent, pèsent le plus lourd dans la balance.

« Il existe aussi des sapins bios, mais il est difficile d’obtenir cette couleur vert forêt ou bleu-gris que recherche le consommateur sans utiliser de produits chimiques », souligne Charles Vaillancourt, producteur et président de l’Association des producteurs d’arbres de Noël du Québec.

Après les Fêtes, il est également important de s’en départir correctement, pour s’assurer qu’il soit revalorisé (voir capsule).

Et le sapin en pot ?

De plus en plus de producteurs offrent de louer ou d’acheter un sapin en pot. Selon les cas, on peut le rendre au producteur après les Fêtes, le sortir l’été et s’en resservir l’hiver suivant, ou encore le planter en pleine terre dans son jardin.

L’idée peut sembler excellente au premier abord, mais il est difficile de connaître le taux de survie de ces sapins naturels réutilisables.

« Ça peut aussi avoir un impact sur le transport, souligne Charles Vaillancourt. On peut transporter de 600 à 800 arbres par camion quand ils sont coupés, mais beaucoup moins s’ils sont en pot. »

De plus, quand on loue un sapin en pot, il demande un trajet supplémentaire pour le rapporter au producteur. « Sur tout le cycle de vie, le sapin en pot n’est donc pas nécessairement avantageux », résume Myriam Ertz.

D’autres options « vertes »

« On met souvent l’accent sur quel est le meilleur sapin, entre le naturel et l’artificiel, mais il y a beaucoup d’autres options ! », indique Laurence Bolduc, de la Fondation David Suzuki.

On peut songer à des sapins moins traditionnels, de plus en plus en vogue ces dernières années, comme ceux en bois ou encore en feutre. Les réseaux sociaux regorgent d’idées pour faire un arbre de Noël « maison », qui peut devenir une activité familiale.

« Mais ça demande tout un changement de mentalité, de réinventer le temps des Fêtes », ajoute Laurence Bolduc.



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Que faire de son sapin après les Fêtes ?

Sapin artificiel

Si on souhaite s’en départir, on peut faire un don à un organisme, une école ou une autre famille. S’il est trop vieux ou abîmé pour être donné, c’est direction écocentre ou bac à déchets, selon les directives de votre municipalité.

Sapin naturel

Certaines municipalités organisent des collectes, ou demandent de l’apporter à un écocentre. Le sapin sera alors revalorisé en paillis, en compost ou pour la fabrication d’huiles essentielles. Chose certaine, on déconseille de brûler le sapin naturel dans un foyer domestique en raison du risque d’incendie, d’encrassement de la cheminée et d’émission de polluants.





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